
« Saint-Nectaire compte quatre dolmens et trois menhirs. Ces mégalithes fascinent les gens, au point de créer des histoires parfois farfelues. La légende raconte que le Dolmen du Saillant fut créé par un jeune héros, dont les pouvoirs surnaturels lui auraient permis de lancer un énorme palais de pierre qui se serait fiché dans le sol ! On l’appelle ainsi ‘le palet de Roland’. Les dolmens attirent parfois des confréries de druides, qui se prennent en photographie à côté, avec leurs habits blancs et leurs faucilles. Les menhirs, eux, ont été christianisés, puis déchristianisés, et rechristianisés ; on enleva leurs croix à la Révolution, pour les remettre au siècle suivant. Certaines furent volées, d’autres disparurent pour réapparaître un peu plus loin. Un mégalithe que j’aime beaucoup est le Dolmen du Parc. Il est situé dans le parc en bordure du chemin où j’habite ; et il est particulièrement beau, et très grand. On pense souvent qu’il s’agit d’un ancien autel pour les sacrifices, mais c’est en fait la structure restante d’une chambre funéraire, dernière partie d’un tumulus. Il y a plusieurs milliers d’années, il fut élevé par les populations du Néolithique, attirées dans la région par les vastes territoires pastoraux. Au 19ème siècle, on l’appela ‘Dolmen du Parc’ car il faisait partie du parc de la station thermale de Saint-Nectaire, où les malades en cure prenaient l’air et se promenaient. Aujourd’hui, ce dolmen est emblématique de la ville aux yeux de ses habitants, surtout des enfants. Dans mon enfance, c’était un lieu de balade idéal, car on pouvait s’y rendre seul, sans danger, et y jouer. On s’y cachait, on y faisait des cabanes, et, malgré l’interdit, on y allumait des feux avec des pommes de pin. On l’escaladait pour s’asseoir sur la pierre du dessus ; j’ai tant de photographies d’enfance perchée sur le dolmen, à tous les âges, hivers comme été, avec ou sans neige. Un jour, j’ai même un ami qui a tenté un saut à ski depuis le mégalithe ! Pour les enfants que nous étions, le parc du dolmen était un lieu magique – et il continue de fasciner les adultes que nous sommes devenus ! »
(Saint-Nectaire, Puy-de-Dôme, 63)


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