
« Depuis le village, on ne l’aperçoit pas au premier coup d’œil. Il faut vraiment la connaître pour la dénicher, dissimulée au bout d’un chemin de terre accidenté. Je suis tombé sur cette colonne romaine par hasard, il y a quelques années, alors que j’explorais les environs avec ma compagne en quête de curiosités. L’atmosphère était romantique ; dans un paisible paysage d’été, quelques chapiteaux reposaient au sol dans un écrin de verdure. J’avais l’impression d’être dans les années 1830, de découvrir la passion de la ruine ! J’ai été charmé par le lieu, charmé par la découverte – une colonne, romaine en plus ! Malgré une passion plutôt axée sur la Bourgogne médiévale, je suis tombé sous le charme de ce morceau de l’histoire antique du territoire. Bâtie au IIe ou IIIe siècle, la colonne bordait peut-être une route menant à Augustodunum, aujourd’hui Autun. Il est en vérité difficile de faire la lumière sur son contexte de création exact. À travers son histoire millénaire, la silhouette du monument a servi de repère aux habitants locaux, tout comme les calvaires pouvaient l’être. C’est un lieu que j’aime, où je me rends souvent. Je prends la voiture depuis Beaune pour y venir, je m’assieds près de la colonne et j’y reste quelques temps. À force de l’observer, je la connais sous tous les angles. Je lis parfois, pas toujours – c’est pour moi surtout un lieu d’imagination, de contemplation du paysage et de l’Histoire. Paris me fatigue beaucoup, j’y suis toujours trop pressé ; alors la Bourgogne est un lieu de pause, la terre familiale. J’ai trouvé un jour une vieille carte postale sur laquelle un homme fait une sieste au pied de la colonne. Elle correspond bien à l’idée que j’ai du lieu, comme d’un écrin de repos. En y réfléchissant bien, je ne connais pas vraiment d’autre endroit qui me fait cet effet-là. »
– Nicolas, Directeur de rédaction
Colonne romaine, 21360 Cussy-la-Colonne, Côte-d’Or |


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