





Les thermes de Bourbon-l’Archambault
Le patrimoine : De grands thermes du XIXe siècle, dans le Massif Central, classés aux Monuments Historiques.
Le territoire : Place des Thermes, 03160 Bourbon-l’Archambault, Allier
L’habitant qui vous en parle : Benoît, 38 ans, directeur d’établissement
L’histoire de Benoît
« Quand j’étais enfant, mes parents géraient l’hôtel à côté des bains. 60% de leur clientèle était composée de curistes qui se rendaient aux thermes, auxquels – fait rare – l’hôtel était directement relié par une passerelle ! Ainsi, j’ai grandi avec une sensibilité particulière pour ce patrimoine. Elle m’a aidé, je pense, à devenir trente ans plus tard, malgré mon jeune âge, le directeur de ces mêmes thermes.
Les thermes de Bourbon ont été bâtis en 1885, près d’une faille géologique d’où sort une eau à 55 degrés. Je les trouve magnifiques. Baignés de lumière naturelle, ces thermes sont ouverts à la nature comme peu d’autres le sont. Le hall central est orné de faïences de l’artiste parisien Léon Parvillée. Inchangées depuis 140 ans, elles esquissent des arbres japonais, des oiseaux et des nymphes aquatiques. Les saisons nuancent leurs couleurs ; je ne m’en lasserai jamais !
Dans ces thermes, j’aime aussi le contact avec le vivant. Puisque nous travaillons avec des hommes et des femmes, on se remet en question chaque jour et tous les jours sont différents. Cela me fascine, d’échanger avec les curistes. Ils arrivent stressés, fatigués du voyage, loin de chez eux et de leurs repères ; après trois semaines, ils retrouvent souplesse et légèreté.
L’eau thermale de Bourbon, très minérale, est la richesse de la ville depuis des siècles, voire des millénaires – car des bains romains existent sous l’ancien hôtel de mes parents. Les thermes sont une fierté locale et tous les habitants sont, d’une façon ou d’une autre, liés aux curistes : par le commerce, la location de logements, le tourisme… Cette tradition thermale est au cœur de la ‘Confrérie des peignoirs blancs’, dont je fais partie – une bande de passionnés qui se réunit sous un tilleul, en peignoirs, pour évoquer Bourbon, ses thermes, son histoire. Derrière le folklore, c’est l’occasion de faire vivre le thermalisme, de rappeler son rôle dans l’économie locale, d’honorer la fidélité des curistes. De rappeler aussi, quand la médecine moderne uniformise les soins, le caractère unique de ce lieu. »

– Benoît

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