
« Un jour, rentrant en train, je me suis trompée de sortie à la gare et, au lieu du centre-ville, je suis tombée sur ce parc : le Jardin de l’Arquebuse, du nom des arquebusiers qui s’y entraînaient. Cela m’a rendue curieuse. Après avoir été pour moi un lieu de passage, le Jardin prit des airs de lieu festif alors que je le découvrais de nuit, lors de festivals de cirque et de théâtre. Aujourd’hui, il est pour moi un lieu de contemplation et d’apaisement. J’ignore si tous les habitants s’y arrêtent vraiment ; il est traversé de sportifs, d’enfants et de grands-parents, de promeneurs ou de photographes qui immortalisent les sculptures et le temple de l’amour, mais peu y prennent le temps de la contemplation. Moi, j’aime y venir le matin, écouter les oiseaux des jardins, observer les écureuils ou les canards. J’adore la photographie naturaliste, et le Jardin de l’Arquebuse est un écosystème ornithologique d’une grande richesse. Avant, j’habitais dans le Pays de la Loire, à Angers : c’est une scène végétale foisonnante, avec beaucoup d’oiseaux d’eau – et c’est un aspect qui m’est cher et que je craignais de perdre en revenant à Dijon, où le végétal reste timide. Mais j’ai découvert ce jardin et son Muséum d’histoire naturelle. Ils m’ont permis de redécouvrir la ville et son patrimoine, que je connaissais peu durant mes études ici ; d’explorer le végétal de la Côte-d’Or et de me réapproprier les paysages de Bourgogne – avec un regard naturaliste que je n’avais pas il y a cinq ans, car j’ai mis des années à devenir sensible à la biodiversité. Récemment, j’ai rencontré un monsieur qui, comme moi, méditait dans le jardin ; il s’intéressait aux mousses et, entre contemplatifs, naturellement, on a discuté. Si j’ai aimé le Jardin de l’Arquebuse par le vivant, sa beauté est qu’il joue sur d’autres registres : la flore, avec son arborétum, et l’astronomie, avec le planétarium. Cela lui forge une personnalité plurielle, de sorte que tous peuvent y puiser quelque chose de personnel – pieds sur terre, comme moi, ou tête dans les étoiles. »
– Elodie, 38 ans, enseignant-chercheur
Jardin de l’Arquebuse, 1 Avenue Albert 1er, 21000 Dijon, Côte-d’Or |


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