L’église de Saint-Nectaire, Puy-de-Dôme

L’histoire de Catherine

« Jamais je n’aurais imaginé tomber sous le charme de l’art roman auvergnat. De ces édifices à l’extraordinaire sobriété extérieure et à la fabuleuse richesse intérieure. L’église de Saint-Nectaire est de ces lieux-là. Bâtie au XIIe siècle sur un promontoire rocheux, elle domine les environs et, depuis la vallée, on ne voit qu’elle.

Je l’ai toujours connue ; dans mon enfance, c’était là qu’on emmenait la famille et les amis qui nous visitaient. Mais je portais sur l’église de Saint-Nectaire le regard éloigné d’une enfant et, avec son regard foudroyant, le buste de Saint-Baudime m’effrayait. Pourtant, aujourd’hui, il est pour moi une présence importante, dont je ne pourrais me passer. Il y a dix ans, j’ai été missionnée ici par le Diocèse de Clermont. Moi qui avais conservé sur elle mon regard d’enfant, j’ai appris à redécouvrir l’église, à l’apprivoiser, à m’approprier la lecture de ses éléments.

Petit à petit, j’ai réalisé à quel point la présence d’un tel joyau, dans un si petit village et sur le territoire rural et montagneux du Sancy, est une chance extraordinaire. L’église de Saint-Nectaire est un tout : art roman, sculptures, chapiteaux, histoire ; lieu culturel et cultuel. On ne peut y rester insensible. Quand on imagine ce chantier au XIIe siècle, on ressent l’implication de nos ancêtres bâtisseurs, à travers une chose qui leur était chevillée au corps et à l’âme : leur foi. On sent qu’ils étaient guidés, portés et transportés par ce besoin de transmettre leur foi aux générations à venir. Et, aujourd’hui, nous en sommes tous les témoins. On ne peut ressortir de l’église de Saint-Nectaire sans ressentir cette trace indélébile de la foi des bâtisseurs – et je trouve cela extraordinaire et émouvant.

Regardez autour de vous : passionnés d’art roman, pèlerins, visiteurs de passage, tous sont respectueux ; cette église inspire une affection, des émotions artistiques et spirituelles, et l’impression d’être accueilli, protégé. C’est un lieu dont on apprend en permanence : on découvre de nouveaux détails dans l’architecture, on apprend de nouvelles interprétations des sculptures, on rencontre les visiteurs. Cette église n’impose pas de vérité ; elle laisse l’imagination bâtir sa propre interprétation. C’est un lieu que personne ne pourra jamais maîtriser pleinement. »