Mon grand-père était conducteur de trains à Auvers-sur-Oise, la ville des peintres impressionnistes. J’imagine que c’est pour cela, et parce qu’enfant j’habitais à côté d’une gare, que je suis féru de chemins de fer. J’aime ce transport en commun propre, et ce défi technique que de faire rouler des objets à haute vitesse !
Didier, La Bourboule






La gare et le funiculaire de Charlannes
Le patrimoine : l’ancienne gare de Charlannes, point de départ du funiculaire dit de Charlannes, à la Bourboule
Le territoire : Avenue de Charlannes, La Bourboule, Puy-de-Dôme
L’habitant qui vous en parle : Didier, 56 ans, commerçant à La Bourboule, président de l’association Fun Rail
L’histoire de Didier
« Mon grand-père était conducteur de trains à Auvers-sur-Oise, ville de peintres. J’imagine que c’est pour cela, et parce qu’enfant j’habitais près d’une gare, que je suis féru de chemins de fer. J’aime ce transport en commun propre, et ce défi technique que de faire rouler des objets à haute vitesse. Je préfère les voies secondaires, petites dessertes souvent privées où circule la plus grande variété de trains. À La Bourboule, il y avait autrefois un funiculaire, dont je connaissais la gare de Charlannes abandonnée. En discutant avec des clients de mon commerce, j’ai réalisé que je n’étais pas seul à regretter que ce patrimoine ferroviaire tombe en désuétude – et notre association est née.
Car la gare et le funiculaire de Charlannes s’inscrivent au cœur de l’histoire de la ville. À la Belle Époque, La Bourboule était une station thermale prisée et, durant la saison, d’avril à septembre, il fallait distraire les curistes. Un tramway les amenait de la ville à la gare et le funiculaire les transportait en haut de la montagne, où ils trouvaient une jolie vue, un petit hôtel, et des promenades.
Pour cela, un système technique unique au monde avait été pensé : le transfert d’eau. Puisque la bande de terre est trop étroite pour qu’elles se côtoient, les deux lignes de rail se rejoignent au milieu de la pente, dans une gare intermédiaire. En haut, avec l’eau des sources, on remplit la voiture supérieure ; en descendant de la montagne, elle fait monter par contrepoids la voiture du bas. Les voitures se rejoignaient à la gare intermédiaire, où l’on transbordait l’eau et les passagers de l’une à l’autre. Une fois en bas, on rejetait l’eau dans la rivière. C’était un système sans moteur, une économie facile, et pourtant extraordinaire !
Il y avait donc trois gares, un chaînon dont la gare de Charlannes était le premier maillon. Les mosaïques de son fronton, typiques, se retrouvent ailleurs dans la ville, comme sur la Pâtisserie Rozier. Cela nous rappelle que, si La Bourboule thermale rayonnait autant que Saint-Tropez, c’est grâce à l’ensemble de ses structures, casinos, théâtres et gares confondus, et c’est grâce à l’eau. »

– Didier

Pour en savoir plus
L’association de Didier : Fun Rail est une association de préservation et de valorisation du patrimoine ferroviaire de La Bourboule. Elle participe pour cela à la collecte d’informations et de témoignages relatifs au patrimoine du funiculaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire ou la technique du funiculaire, vous pouvez accéder à leurs archives ici :
Apporter sa pierre à l’édifice
Pour soutenir le projet de Didier et la valorisation du patrimoine ferroviaire de La Bourboule, vous pouvez adhérer ou faire un don à l’association :
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